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La Forme de la prédication à Berne au XVIe siècle

01 avril 2016
Numéros de page :
26 p. / p. 297-322
On connaît peu de choses de la forme de la prédication au siècle des Réformes protestantes, en particulier dans ses premières décennies, quand les traités d'homilétique réformée étaient rares ou restaient à écrire. L'historiographie s'est en effet davantage focalisé sur le contenu que sur le contenant et a trop vite conclu, à l'exemple de la pratique genevoise, que la forme de la prédication se limitait à une reprise de la prédication en suivant verset à verset tout un livre biblique (lectio continua). Après avoir étudié les formes de la prédication à Bâle et à Zurich, cet article constitue le troisième volet de la recherche, en s'intéressant à Berne, troisième et dernier lieu majeur de la Suisse de langue germanique. Il s'est d'abord agi de lire et d'analyser les sources institutionnelles et politiques, ordonnances ecclésiastiques et Agenbüchlein. Dans un second temps, ce sont des sermons manuscrits (la publication de sermons contemporains était alors rare) qui sont étudiés. On constate que les autorités politiques et religieuses ne légifèrent pas sur la forme du sermon, comme à Bâle et à Zurich, alors qu'on relève, en passant, le sermon très intéressant d'un pasteur bernois qui, en 1567, prêche contre l'alliance avec la France, et ce en accord avec les autorités politiques. On montre que l'usage d'un lectionnaire en relation avec certaines fêtes chrétiennes ancestrales a été maintenu à Berne, comme à Bâle et à Zurich, tout au long du XVIe siècle, contrairement à ce qui se faisait à Genève.