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″Furyo" de Nagisa Oshima

01 juin 2015
Numéros de page :
92 p. / p. 4-95
Parmi les vénérables maîtres du cinéma classique japonais, il est de bon ton de considérer que Mizoguchi et plus encore Ozu représentent comme un idéal insulaire, qu'ils sont les dépositaires d'une tradition séculaire (dont ils ne taisent pas pour autant les faiblesses). · l'inverse, Kurosawa reste le symbole d'un Japon tourné vers l'extérieur, curieux des autres cultures (ce qui ne l'empêche pas de signer avec « Les Sept Samouraïs », le plus emblématiques de tous les films tournés au Pays du Soleil levant). La question de la « nipponicité » du cinéma japonais s'est également posée pour la génération suivante, celle qui a éclos dans les années 60 et pour qui la tentation contestataire n'a jamais été contestable. Oshima en fait évidemment partie. Son parcours est exemplaire, qui lui fait quitter les rivages de son pays pour aborder peu à peu des thèmes beaucoup plus universels, dans des films parfois coproduits par la France, « Furyo » est quant à lui comme un épicentre de son oeuvre, en équilibre thématique et stylistique entre l'Orient et l'Occident.