De l'Italie à la France, de l'Algérie au Vietnam
Bulletin : Vingtième siècle 115 - juillet 2012
01 juillet 2012
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Numéros de page :
12 p. / p. 103-114
Homme politique, théoricien et juriste, Lelio Basso est l'une des figures marquantes du socialisme de gauche européen de l'après-guerre. Marxiste luxembourgiste, il refusait l'universalisme stalinien comme le réformisme social-démocrate et songeait à créer une alliance mondiale des socialistes révolutionnaires. Au sein du Parti socialiste italien (PSI), il s'opposait au travaillisme de Pietro Nenni et à ses hypothèses d'alliance avec la Démocratie chrétienne (DC). Côtoyant les Nouvelles Gauches françaises lors de leur lutte contre la guerre en Algérie, Lelio Basso introjecta les valeurs de l'anticolonialisme. Le pacte gouvernemental DC-PSI en Italie et la stabilisation de la Cinquième République en France furent pour lui les preuves de l'homologation politique de l'Occident. Il se tourna alors vers le tiers-mondisme, dénonçant les crimes de guerre états-uniens au Vietnam au sein du Tribunal Russell. Ce fut le début de son engagement pour les droits des peuples, extrême métamorphose « humanitaire » de sa foi internationaliste.