Adolf Eichmann à Jérusalem ou le procès vu de la cage de verre, 1961-1962
Bulletin : Vingtième siècle 120 - octobre 2013
01 octobre 2013
Auteurs
Numéros de page :
15 p. / p. 71-85
Adolf Eichmann n'a pas seulement été un accusé hors du commun par sa fonction d'officier SS responsable de la déportation des juifs d'Europe. Il l'a également été par sa propension à parler pour se défendre comme le dévoilent les milliers de pages de notes qu'il a rédigées pendant son procès à Jérusalem (1960-1962). Elles permettent d'étudier la stratégie de défense de l'accusé telle celle d'un nazi qui mène sa dernière bataille, ainsi que sa vision de l'interprétation de la Shoah et de son rôle dans l'histoire. Bien loin de l'incarnation du criminel de bureau qui ne pense pas, du ″pantin″ décrit par Hannah Arendt, elles donnent à voir un accusé qui joue de manière active les herméneutes face aux mille six cents documents de la défense, tente de seconder son avocat mais aussi de démystifier les témoins.