L'article s'inscrit dans un renouvellement historiographique sur les épurations en Allemagne après 1945. Alors que les premiers travaux avaient dénoncé les limites à l'Ouest de la dénazification pendant l'occupation militaire alliée, les historiens envisagent aujourd'hui le phénomène épuratoire sur plusieurs décennies et réévaluent son ampleur en prenant en compte toutes ses dimensions (pénale, administrative, disciplinaire). L'article analyse ainsi plusieurs procédures disciplinaires internes à la fonction publique ouest-allemande lancées après 1949 contre des fonctionnaires jugés par leurs pairs trop gravement compromis dans le nazisme pour être réintégrés, notamment ceux accusés de crimes contre l'humanité. L'analyse des discours normatifs montre comment la fonction publique entend refonder son éthique professionnelle au service de la démocratie.