Répression d'Etat et situation révolutionnaire en Tunisie, 2010-2011
Bulletin : Vingtième siècle 128 - octobre 2015
01 octobre 2015
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Numéros de page :
14 p. / p. 77-90
La sociologie des mouvements sociaux a longtemps négligé la dimension répressive des mobilisations. En s'appuyant sur une enquête ethnographique menée en Tunisie entre 2011 et 2012, cet article propose d'évaluer le rôle de la « violence paroxystique » d'Etat dans les situations révolutionnaires, en prenant pour objet les interactions entre les représentants du régime, les forces de l'ordre, les protestataires et les non-engagés. Il montre comment les pratiques répressives au sens large ont contribué à moduler et à structurer la protestation contre le régime tunisien, au cours de la première situation révolutionnaire, du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011. La répression doit ainsi être entendue comme un mode d'action parmi d'autres mobilisés par les agents de l'Etat pour mettre fin aux mouvements protestataires qui le mettent directement en cause.
Note Générale : Fait partie d'un dossier de 9 articles intitulé "Polices et événements politiques au 20e siècle".