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Apparitions, épiphanies et malicieux fantômes

16 mai 2012
Numéros de page :
1 p. / p. 10
La ville comme écran et comme surface, c'est ce que nous propose Alberto Savinio (Athènes 1891-Rome 1952) avec un livre inclassable dont la ville de Milan est le personnage principal, mais dans lequel Venise n'en transparaît pas moins assez souvent. L'ouvrage se révèle aussi difficile à caractériser que profondément moderne. Inclassable parce qu'il se révèle de bout en bout subjectif ; moderne car tout entier fondé sur une cohérence purement symbolique plutôt que narrative. De fait, nous passons sans cesse d'un lieu ou d'un argument à un autre, selon les lois d'une sorte de marelle enchanteresse, dirait-on. Ou de ligne brisée. L'arabesque n'en pose pas moins une étonnante unité de point de vue.