A la suite de quelques articles dans la presse, la musicologue américaine Suzanne Cusick a été la première à publier une étude approfondie consacrée à la torture au moyen de la musique, frayant ainsi la voie pour d'autres écrits à venir... Je voudrais ici proposer une voie qui permettrait aussi d'interroger le propre de la musique ou du son dans cette sombre affaire. De fait, s'il est une question qu'aucun musicologue, critique ou historien ne semble vouloir poser pleinement, c'est celle-ci : pourquoi la musique, pourquoi le son ? Sans doute ne veut-on pas trop s'interroger, au fond, sur ce qui, de la musique ou du son, pourrait bien les vouer à un tel usage tortionnaire (plutôt que violent ou belliqueux).