Entre 1140 et 1280, en France et ailleurs en Europe, les bâtisseurs de cathédrales taillent, façonnent, empilent plus de pierres que les hommes de Pharaon en mille ans. C'est dire l'ampleur de leur grand oeuvre, exécuté avec une sacrée dose de génie.Toujours plus grands, toujours plus hauts, toujours plus lumineux. Ces vaisseaux de pierre symbolisent tout à la fois l'enracinement de la foi chrétienne au coeur des cités médiévales, la puissance de l'glise et l'irrépressible besoin de briller des évêques, hôtes de prestige de la maison de Dieu. En se livrant, d'un diocèse à l'autre, à une compétition architecturale n'ayant d'autres limites que les frontières invisibles de la Jérusalem céleste, ces mégalos à l'âme pieuse nous ont légué un patrimoine où voûtes d'ogives, colonnades, verrières et dentelles de pierre rivalisent d'élégance et de mystère. · qui le mérite? De tels monuments n'auraient pu voir le jour sans l'expertise des maîtres d'oeuvre, carriers, tailleurs de pierre, peintres sur verre qui leur ont dédié leur vie. C'est à la découverte de ces artisans d'exception que ce numéro vous invite. Une immersion dans un monde où la prouesse technique le dispute à l'élan spirituel et dont on mesure, hors de toute considération religieuse, la valeur universelle.