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lslam - s - et islamistes dans les ″printemps arabes″

01 mars 2013
Auteurs
Numéros de page :
15 p. / p. 123-137
Dans ce numéro de mars-avril 2013 que Futuribles consacre très largement à l'impact social et politique des religions, Jean-Paul Burdy et Jean Marcou analysent le rôle joué par l'islam et les islamistes dans les ″printemps arabes″ des deux dernières années, et celui qu'ils jouent aujourd'hui dans les transitions politiques en cours. Ils rappellent en premier lieu que les révolutions arabes ont été déclenchées par des mouvements de contestation avant tout sociaux et politiques, rejoints après coup par les islamistes (généralement bien implantés dans les milieux populaires des pays concernés). Les auteurs montrent ensuite comment les islamistes, à l'instar des Frères musulmans, ont tiré parti de ces soulèvements pour arriver au pouvoir (en Tunisie et en Egypte en particulier), mais aussi combien leur ligne idéologique ne faisait que conforter une organisation sociopolitique dominée de facto de longue date par la charia ; ils présentent aussi les divergences existant en la matière entre les différents pays arabes concernés par les ″printemps arabes″, les modèles référentiels revendiqués, etc. Ils étudient en particulier les enjeux confessionnels (rivalité chiites / sunnites) qui ont émergé dans des Etats tels que le Bahreïn ou la Syrie, et l'instrumentalisation qui en a été faite par certains acteurs, contestant néanmoins la ″lecture simplificatrice″ consistant à opposer l'″arc chiite″ au ″bloc sunnite″ dans le monde arabe, alors que dans bien des cas, c'est la Realpolitik qui, très classiquement, y motive les positions et actions des Etats. ln fine, Jean-Paul Burdy et Jean Marcou mettent ici en garde contre les lectures parfois un peu trop rapides des évolutions en cours, rappelant le poids qu'y ont eu les processus politiques, économiques et sociaux, et la difficulté qu'auront les partis islamistes arrivés (démocratiquement) au pouvoir, dans ce contexte, pour concilier leurs impératifs idéologique