La Chine et le monde musulman
Bulletin : Futuribles 396 - septembre 2013
01 septembre 2013
Auteurs
Numéros de page :
13 p. / p. 37-49
Depuis son entrée dans l'économie de marché, la Chine n'a cessé de faire preuve de pragmatisme, réussissant l'exploit de se classer en tête des économies les plus dynamiques et les plus florissantes du monde, tout en conservant un régime politique à tout le moins autoritaire. L'intensification de sa présence sur le continent africain, ces dernières années, en est une illustration, tout comme le recours de plus en plus marqué à la minorité musulmane présente sur le sol chinois pour intensifier ses relations commerciales avec le monde arabe. C'est ce que s'emploie à décrire cet article. Il montre en particulier comment les autorités chinoises ont progressivement rendu des espaces de liberté religieuse (certes toujours bien encadrée) à la minorité des Hui, pour faire de la région autonome dans laquelle ils sont majoritairement implantés (le Ningxia), une vitrine économique et commerciale. A grands renforts d'investissements, le gouvernement chinois a engagé une vaste entreprise de modernisation du Ningxia, y mettant en avant les atouts d'une ″Chine musulmane″, qu'il utilise fort adroitement pour attirer ou renforcer la coopération économique et commerciale avec le monde musulman, de la Méditerranée occidentale à la Micronésie, en passant par l'Afrique et l'Asie du Sud-Est.