Pour sortir de la crise dans laquelle elle est enlisée depuis quelques années, la France n'a guère d'autre choix que d'améliorer sa compétitivité. Le gouvernement français l'a bien compris, mais outre les exigences de rigueur budgétaire qui l'ont amené à intensifier la pression fiscale sur les ménages et les entreprises, un autre problème se pose : celui de la situation financière des entreprises dans le pays. En effet, comme le montrent ici Gilbert Cette et Arnaud Sylvain, l'analyse sur les deux dernières décennies de divers indicateurs (taux de marge, taux d'épargne, revenus nets, taux d'endettement..., des sociétés non financières), en comparaison avec quelques autres grands pays industrialisés (Allemagne, Espagne, Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni), donne à penser que la situation financière des entreprises françaises s'est sensiblement et durablement dégradée. Un diagnostic qui, s'il se confirmait à l'avenir, n'augurerait rien de bon pour l'investissement productif, l'évolution des revenus des ménages, la création de richesse et donc pour la croissance économique française.