L'absence de débat fédératif, interculturel et interlinguistique autour du cinquième centenaire dans les Caraïbes s'explique par la force des politiques mémorielles nationales. Celles-ci limitèrent, et dans certains cas bloquèrent totalement, la possibilité d'une anamnèse pancaribéenne. Instituées et chorégraphiées dans chaque pays selon un mythe national et républicain bien particulier, les commémorations revisitèrent leurs héritages coloniaux (anglais, français et espagnol) au travers de scénarios nationaux où Colomb pouvait, ou non, jouer un rôle-clé. C'est au niveau local, et entre divers acteurs de la communauté citoyenne, culturelle et artistique, qu'on souleva les questions de mémoire, d'identité et de résistance.