Mme de Staël et sa mère
16 février 2015
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"J'ai un sentiment qui me ferait écrire toute ma vie", avouait Germaine de Staël dans une lettre touchante adressée à Suzanne Necker, sa mère. S'y mêlaient à l'expression de la tendresse filiale l'angoisse de la séparation, un repentir pour les fautes passées et un incommensurable besoin d'amour, déjà meurtri. Le recours à la lettre, au sens large, pressentait l'inscription fondamentale et constitutive du lien mère/fille dans la pratique de l'écriture : un perpétuel surgissement du moi féminin, que Catherine Dubeau restitue dans son étude consacrée à ces deux auteures exceptionnelles de l'époque des Lumières.