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16 janvier 2016
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Numéros de page :
3 p. / p. 3-5
"Toute la tâche de l'art est d'inexprimer l'exprimable", annonçait Roland Barthes à la lisière feutrée de ses fondateurs "Essais critiques" en une formule incandescente de paradoxe qui pourrait servir de guide idéal à la lecture d'"Histoire de la violence" d'Edouard Louis. Ce puissant roman, le deuxième de son auteur, tout de noirceur et décisif de beauté, paraît être traversé du même et définitif constat devant un geste d'écrire qui, pour raconter ce viol qui a déchiré l'existence du jeune homme, ne doit pas, contre toute attente, se confronter à la terreur sombre de l'innommable mais surseoir à ce qui est déjà nommé dans la langue.