"La Mort de Danton", plusieurs fois représentée en France (on se souvient des spectacles de Jean Vilar, Jean-Pierre Vincent, Thomas Ostermeier, Klaus Michael Grüber ou Jean-François Sivadier) ne figurait pas encore au répertoire de la Comédie-Française. C’est chose faite, dans l’excellente traduction de Jean-Louis Besson. Saluons ici l’entrée d’un chef-d’œuvre qui, plus que toute autre pièce, expose et interroge la mythologie française de la Révolution plutôt que de la célébrer : l’Allemagne romantique offre un détour qui invite les spectateurs français à repenser cette fondation. Le rôle joué par la Comédie-Française, aujourd’hui plus que jamais, dans le paysage théâtral national donne un sens tout particulier à ce spectacle qui sert admirablement la poésie scénique de Büchner et inscrit son drame dans notre culture dramatique.