La revue « National Geographic » de février 2017 publiait un dossier sur l’histoire de l’alcool et titrait : « Comment l’alcool a fait l’homme. Il a favorisé le langage, les arts et la religion. » Cette phrase introductive oriente l’esprit de notre propos dans deux directions. L’une est de situer la problématique alcoolique dans celle, plus générale, de l’alcool, valeur culturelle et ambiguë dans la société contemporaine. En effet, la loi autorise la vente libre dans les magasins, mais incite par ailleurs à en limiter la consommation à travers l’obligation d’inscrire la formule : « L’abus d’alcool nuit à la santé. » La deuxième direction de cette recherche est de ne pas stigmatiser le consommateur d’alcool, mais de questionner le lien noué entre les consommateurs d’alcool, qu’ils aient dépassé la limite d’en abuser ou non. L’objet de cet article porte sur les liens intersubjectifs, transsubjectifs et groupaux qui unissent les partenaires impliqués dans la problématique de la dépendance alcoolique et du sevrage : lien de filiation, lien de couple et lien social.