C'est un doux géant de quatre-vingt-sept ans au rire d'enfant et au coup de crayon comme on en fait plus. Il a collaboré à plus de soixante magazines et journaux, certains éphémères, d'autres, centenaires, comme "Le Canard enchainé" où il dessine depuis 1971. Cette longévité lui a permis de croquer les politiques, les généraux, les fanatiques en tout genre. Mais Jean-Marie Kerleroux, c'est aussi et surtout une attention particulière aux anonymes avec des gueules pas possibles autant qu'aux animaux, aux arbres, aux plantes, aux insectes. Sans parler des monstres hybrides qui peuplent son imaginaire. C'est un caricaturiste à la main verte, un naturophile aux doigts tachés d'encre. Il nous a reçus chez lui, à Paris. On a parlé de dessin, bien sûr, mais pas seulement.