Avec la disparition de Jane Birkin, ce ne sont pas seulement les cinéphiles qui sont en deuil, mais bel et bien tous ceux qui, babyboomers (comme on dit) ayant vécu les années 1960 et 1970 comme une parenthèse enchantée (selon la formule consacrée) ont considéré la jeune Anglaise comme l'étendard d'une liberté nouvelle, d'une certaine insouciance aussi. Peu importe qu'ensuite leur égérie ait pris de l'âge (sans jamais perdre de sa grâce), qu'elle ait comme tout un chacun traversé des moments difficiles, que des rôles plus douloureux aient peu à peu pris la place de ceux de ses débuts, Jane conservera pour toujours l'image inoxydable d'une femme au charme fou dont l'inimitable diction a renforcé l'aura... Il allait de soi que nous ne pouvions pas ne pas publier notre habituel "Grand Sommeil", tout en images (qui sont autant de madeleines de Proust dans lesquelles nous croquons à belles dents). Mais nous sommes heureux de le compléter par un texte à la première personne (une fois n'est pas coutume) signé par notre ami Gérard Lenne qui pour avoir consacré deux ouvrages à Jane nous offre de partager les émotions qui ont accompagné ces moments d'écriture.