Acidocétose normoglycémique induite par la prise de gliflozines en cas de stress physiologique intense et de jeûne
Bulletin : Revue médicale de Liège janvier 2024
01 janvier 2024
Numéros de page :
6 p. / p. 11-16
L’acidocétose est une complication grave du diabète qui ne survient qu’en cas de déficit en insuline, absolu ou relatif sévère. Cette condition est rare dans le diabète de type 2. La prise de gliflozines en cas de stress physiologique intense, notamment associé à un jeûne, peut induire la survenue d’une acidocétose sans hyperglycémie sévère. Cette acidocétose diabétique dite normoglycémique ou euglycémique dans le cadre d’un diabète de type 2 est source d’errance diagnostique. Le traitement d’une acidose métabolique ne peut pas se satisfaire de l’instauration de mesures symptomatiques comme la perfusion de bicarbonates. La démonstration d’une acidose métabolique impose la recherche d’un diagnostic étiologique. Le calcul du trou anionique est la pierre angulaire du diagnostic physiopathologique d’une acidose métabolique. Dans le cadre du diabète, la survenue d’une acidose métabolique d’étiologie inconnue impose son calcul et le dosage systématique de la cétonémie, même en l’absence d’hyperglycémie sévère, a fortiori en cas de traitement par gliflozine. Seul le traitement étiologique d’une acidocétose diabétique, l’insulinothérapie, permet la restitution durable de l’équilibre acido-basique. L’acidocétose normoglycémique induite par la prise de gliflozines en cas de stress physiologique intense associé à un jeûne doit donc être une situation connue.