Depuis ces dernières années, le nombre de médicaments indisponibles a augmenté de manière inquiétante, tant en Belgique qu’au niveau international. Entre 2010 et 2020, le nombre de pénuries signalées sont près de 27 fois plus élevées, selon l’Agence Française de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé. Une récente enquête réalisée par l’Association Européenne des Pharmaciens Hospitaliers a montré que 95 % des pharmaciens hospitaliers considèrent ces pénuries médicamenteuses comme un problème majeur. Parmi les classes médicamenteuses les plus touchées se retrouvent, notamment, les anti-infectieux, les analgésiques et les agents anesthésiques. De survenue soudaine et imprévisible, les ruptures entachent le quotidien tant des professionnels de la santé que des patients. Les médecins sont, parfois, contraints de prescrire des traitements alternatifs jugés moins efficaces, voire moins bien tolérés. Ces alternatives complexifient l’adhérence thérapeutique du patient en générant un risque supplémentaire d’erreur médicamenteuse. Pour pallier ces indisponibilités, certaines pistes de solutions peuvent être dégagées : relocaliser en Europe les sites de production, sanctionner les firmes fautives, adopter une politique européenne commune de gestion des pénuries de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur,… En corollaire de ces propositions, des textes juridiques ont été édictés afin d’encadrer et de garantir l’approvisionnement en médicaments en Belgique.