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L'Impact du vieillissement sur les comptes sociaux. Une pression très forte mais pas insoutenable

01 novembre 2022
Numéros de page :
pp.5-20
Avortée en 2020 suite à la crise de la Covid-19, la réforme des retraites est au programme du deuxième mandat du président Macron depuis la campagne électorale du printemps 2022, et régulièrement confirmée comme figurant à l’agenda du gouvernement, en dépit de l’absence de majorité absolue au Parlement. Réputée indispensable pour faire face aux difficultés de financement à venir du fait du vieillissement démographique, ses modalités font l’objet de nombreux débats et de vives discussions entre partenaires sociaux en France, qui ne manqueront pas de se prolonger dans les mois à venir. Dans ce contexte, les travaux réalisés ce printemps par France Stratégie [*], coordonnés par Pierre-Yves Cusset et consistant à mesurer l’impact du vieillissement démographique sur la protection sociale en France, constituent un apport essentiel pour nourrir les débats. Cet article en présente la méthode et les principaux enseignements. Tout d’abord, il importe de rappeler qu’il s’agit bien ici de mesurer la pression que fait peser le vieillissement de la population, et uniquement ce facteur, sur les comptes sociaux, à partir du scénario central des projections démographiques publiées par l’INSEE. Ainsi, à dépenses et recettes par habitant à chaque âge inchangées, le déficit de la protection sociale aurait été de 110 milliards d’euros en 2019, si la France avait eu la pyramide des âges anticipée pour 2040 (versus un excédent de 13 milliards constaté en 2019) : un choc massif, mais dont l’auteur montre qu’il est quasiment du même ordre de grandeur que celui auquel la France a déjà fait face ces deux dernières décennies. Qui plus est, cet impact mécanique du vieillissement est sensiblement moins fort en France que chez ses voisins européens (Allemagne, Espagne notamment), grâce à une population jeune plus nombreuse. Aussi, si le choc démographique à venir dans les 20 années à venir est loin d’être négligeable (estimé autour de cinq points de produit intérieur brut), il pourrait être moins difficilement surmontable qu’on ne le craint — grâce aux effets encore à venir des réformes passées, et sous réserve d’un minimum de croissance économique. Données chiffrées. Graphiques. Tableaux.