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Le « Vivant » noie-t-il le poisson politique ? Allier le rouge et le vert au-delà de l’anthropocentrisme

01 avril 2023
Numéros de page :
pp.108-125
L’arbre du « vivant » cache-t-il la forêt de l’exploitation et de la domination ? Les adeptes du tournant non humain sont-ils voués à être domestiqués par la capacité de récupération du capital ? "Penser comme un iceberg", "Habiter en oiseau" ou "Être un chêne", pour reprendre certains titres de la collection « Mondes sauvages » d’Actes Sud, est-ce incompatible avec la lutte des classes, ou cela constitue-il une condition de la nécessaire reconfiguration de celle-ci ? L’affrontement sourd, à la fois théorique et stratégique, entre pensées du vivant et théories anticapitalistes cristallise les crispations et les hésitations sur la couleur politique que devrait dessiner l’alliance entre le vert et le rouge. En dépit d’ennemis communs, les combats pour la « fin du mois » et la « fin du monde » souffrent autant de cosmologies contradictoires que de radicalités de postures rendant difficile un alliage durable entre l’écologie et le social.