"Bucarest, c'est l'Assomption de l'Europe", aimait à dire l'éditeur et romancier Dominique de Roux au sujet de la capitale de la seule nation latine de confession majoritairement orthodoxe, empruntant l'expression au titre d'un livre de Raymond Abellio. En quelques minutes, au détour des rues, se succèdent un passage couvert parisien et une brasserie allemande, une antique église byzantine et un caravansérail ottoman. Bucarest est une ville complexe, diverse, européenne encore mais à certains détails presque orientale. Les émouvantes villas de l'entre-deux-guerres qui jalonnent certains quartiers arborent d'élégants détails architecturaux de style brancovan ayant survécu tant bien que mal à la grisaille communiste. Les folies destructrices de Ceausescu ne sont pas parvenues, malgré d'importants dommages dans certains quartiers, à mettre fin au charme de Bucarest.