A l'occasion de la sortie du DVD de son film "On l'appelait Roda". Entretien avec Charlotte Silvera
Bulletin : <>Avant-scène cinéma 673 - mai 2020
01 mai 2020
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pp.184-189
Le premier film de fiction de Charlotte Silvera, de facture autobiographique, avait pour titre "Louise l'insoumise". Et de toute évidence, ce qui a plu à la cinéaste chez Etienne Roda-Gil, c'est son insoumission. Un joli mot de la langue française qui ajoute un parfum de révolte à la liberté, cette notion fondamentale entre toutes. Charlotte Silvera n'avait encore jamais signé de film documentaire, mais son oeuvre affirme une évidente cohérence d'inspiration, libertaire et féministe. On l'appelait Roda est un film-passion. Non seulement parce que cette passion dévore manifestement le personnage, parolier de plus de 700 chansons, dont le nom reste prioritairement associé à celui de Julien Clerc, mais aussi parce qu'elle irrigue chaque plan. La cinéaste nous explique dans l'entretien qui suit quelle ont été ses désirs ou le sens de sa démarche. Mais ce qui nous saute aux yeux, c'est la parfaite connivence entre celui qui est filmé et celle qui tient la caméra. Connivence qui pose nombre de questions (passionnantes) sur les frontières du "documentaire". Celui-ci est évidemment un film des plus personnels, que la réalisatrice dédie à celui qui l'a inspirée, qui l'a aspirée, contribuant ainsi à ce que Roda-Gil appelait "Laisser une trace de son passage sur Terre" Le film a eu un parcours cabossé, tant pour ce qui est de son financement que de son exploitation en salle. Mais Charlotte Silvera n'est pas de celles qui lâchent prise, et d'ailleurs son dernier film de fiction, "Escalade", était né lui aussi dans la douleur... La sortie du DVD offre en tous cas l'occasion d'un joli rattrapage : ce film est magnifique.