"Les Joueuses #paslàpourdanser" de Stéphanie Gillard. Avec la manière
Bulletin : Cahiers du cinéma 768 - septembre 2020
01 septembre 2020
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pp.38-39
Pour qui aime les victoires miraculeuses et les défaites grandioses, le parcours de la section féminine de l'Olympique lyonnais paraîtra aussi exemplaire qu'ennuyeux. Réduit à ses statistiques, celui-ci ne manque pas d'impressionner: quatorze titres consécutifs de championnes de France, six titres de championnes d'Europe entre 2011 et 2019, à quoi s'ajoutent quelques coupes et records individuels ou collectifs. C'est d'ailleurs sur la remise du premier Ballon d'or féminin à l'attaquante Ada Hegerberg que s'ouvre le film de Stéphanie Gillard, signe que le temps de la reconnaissance professionnelle et médiatique est en train d'advenir. Mais l'amateur, en cela distinct du fan, se nourrit peut-être moins d'exploits que de suspense. L'enthousiasme trouve son terreau dans la possibilité de la défaite, dans l'épreuve surmontée - la légende du sport est aussi écrite par des corps diminués, malades, vieillis.