C'est tout le charme du système électoral israélien - la proportionnelle intégrale à un tour - que de condamner le vainqueur des élections législatives, aussitôt connus les résultats, à d'interminables marchandages avec les partis susceptibles de rejoindre la future coalition. Dans les démocraties au scrutin uninominal, tout finit le soir du vote. En Israël, tout ne fait alors que commencer. Le verdict des urnes, le 17 septembre 2019, n'a pas échappé à cette fatalité. Avec 33 sièges pour le parti du centre droit Bleu et Blanc (sur les 120 que compte la Knesset) et 32 pour le Likoud, personne n'était en mesure de prédire la physionomie de la future majorité dont la composition pourrait durer de longues semaines. Ce qui paraît certain, en revanche, c'est que le Premier ministre sortant ne présidera pas au prochain gouvernement. C'est un événement dont on commence seulement à mesurer la portée politique