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Just Philippot, "La Nuée"

01 novembre 2020
Numéros de page :
pp.22-28
Après "Grave" de Julia Ducournau en 2016, "Positif" ouvre à nouveau ses pages à un premier film français de genre, afin de soutenir, comme il se doit, l'émergence d'une réussite aussi surprenante qu'indiscutable. Avec "La Nuée" de Just Philippot, et son récit dérangeant de vampirisation d'une agricultrice en détresse par son élevage de sauterelles excitées par le sang, c'est en effet un regard assuré qui se révèle, et une approche éthique du fantastique, qui n'est jamais envisagé comme le simple véhicule d'une débauche d'effets narratifs et graphiques pour aficionados. A l'inverse de son héroïne, enfermée dans ses serres d'élevage comme dans un cerveau malade, Just Philippot apparaît comme un réalisateur qui n'évolue pas sous cloche, un auteur ayant réussi à se connecter intimement à un scénario qui n'est pourtant pas le sien. Se dessine ainsi, au fil de l'entretien qu'il nous a accordés avec un enthousiasme communicatif, le portrait d'un jeune cinéaste habité par des obsessions et des interrogations fertiles telles que la monstruosité tapie en chacun de nous pour les meilleures raisons du monde, le rapport physique au travail et la part d'humanité qui peut y être sacrifiée. Sommaire. Le chant des sauterelles. Qu'est-ce qui t'amène à ce stade où tu vas exploser? Entretien avec Just Philippot