Basse continue, entretien avec Marc Le Gros
01 avril 2021
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pp.238-248
Au départ, il y a sans doute chez Marc Le Gros un sentiment géographique puissant, d'abord pour les plages de ce Trégor où il est né, en 1947. C'est ce goût pour l'estran qui l'a naturellement conduit ensuite vers sa savoureuse « Saga des grèves », cinq ouvrages sur les poissons, crustacés, crabes, crevettes et jusqu'à ce petit mollusque comestible auquel il a consacré un livre entier, "Eloge de la palourde", qui en est actuellement à sa troisième édition (L 'Escampette, 2017). Et puis il a exploré d'autres contrées, les côtes italiennes, les îles grecques, la péninsule ibérique. Mais il s'est également aventuré à l'intérieur des terres, en Russie, en Asie, en Amérique latine. Dans des poèmes souvent brefs, il a su évoquer les oiseaux observés durant ses voyages autour du monde ou, plus près de nous, à Saint-Cirq-Lapopie, par exemple, où s'était installé le chef de file du Surréalisme, auquel il a consacré sa thèse (sur "Arcane 17") ainsi qu'un petit livre, André Breton et la Bretagne. Il a aussi conçu une belle tétralogie où sont regroupés ses « poèmes longs » sur les oiseaux toujours, les oiseaux de mer, bien sûr, mais aussi ceux de son jardin, des chemins autour de sa maison, à Quimper, où il réside désormais. N'allons pas croire pour autant que l'univers de cet écrivain soit un monde de douceur et de suavité. En digne héritier de Georges Perros dont il fut l'un des rares à suivre les fameux « cours d'ignorance », à la Faculté de Brest, en 1970, Marc Le Gros sait aussi enfler la voir pour dénoncer les discours fallacieux de ceux qui recouvrent l'estran, l'essence du monde de leur universel babillage...