Nous ne manquons pas de transmissions musicales à la télévision, à la radio, grâce à Internet. Ainsi Rouen et Genève ont pu donner de belles interprétations de "Pelléas et Mélisande", et c'est un bonheur que nous ne sous-estimons pas. Plus récemment la plateforme audiovisuelle Philharmonie Live a permis d'entendre, mais aussi de voir l'oeuvre de Boulez. L'Orchestre national de Lille, celui de Lyon, de Toulouse, de Montpellier filment leurs concerts et atteignent ainsi un public à la fois absent et élargi. Nous ne sommes pas privés de musique, et en ces jours sombres, elle est plus que jamais « consolatrice ». Nous manquent cependant et cruellement la musique vive, l'irremplaçable présence du musicien, de cette parole que la musique nous adressait directement d'être vivant à être vivant ; nous manque aussi cette présence des autres partageant notre enthousiasme à un concert, à un opéra. Les mois passent et cette absence se creuse malgré toutes les initiatives ingénieuses des artistes à Paris, en province, dans le monde entier. Devant cette absence, le questionnement se fait plus impérieux. Qu'est-ce donc que la musique ?