Francis Wolff, philosophe hybride
Bulletin : Critique décembre 2021
01 décembre 2021
Auteurs
Numéros de page :
pp.963-964
Il y a des généralistes en philosophie comme en médecine. Si Francis Wolff est de cette espèce, il représente à lui seul une variété hybride. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger : les techniques de vérité et la démocratie, les fondements de la morale et le rapport à la nature, nos manières de dire le monde et de viser l'universel, mais aussi de vivre et de penser singulièrement l'amour, le mal, la musique, et même la corrida. Généraliste, il l'est surtout par sa manière : un souci cartésien de clarté et de distinction dans les matières les plus délicates et les plus métaphysiques, la volonté d'accueillir toute réflexion sans exclusive, du moment qu'elle permet d'éclairer des questions débattues en défendant des positions avec des arguments. Ce classicisme est le produit d'une hybridation entre la philosophie ancienne, dont il est malgré tout spécialiste, et la philosophie analytique, qu'il mobilise en dehors de tout esprit de chapelle. Son oeuvre a pris, ces dernières années, une ampleur impressionnante. En définissant de manière méthodique les conditions d'un humanisme contemporain, elle porte sur les temps présents un diagnostic lucide qui n'hésite pas à se formuler "à la première personne", pour reprendre le titre d'un livre d'entretiens avec André Comte-Sponville paru cet automne. Ce projet appelait à son tour une évaluation critique. Dont acte. Sommaire. Francis Wolff, philosophe hybride, présentation Francis le Grec. Evénements sans objets : de "Dire le monde" à "Pourquoi la musique" ? Francis Wolff à la première personne. Son humanité. Pourquoi des images ? Sur le site Cairn : utiliser la navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.