Aquaculture et biodiversité à 2050
Bulletin : Futuribles mars 2022
01 mars 2022
Auteurs
Numéros de page :
pp.65-77
Dans un article paru en mai 2021 dans notre série consacrée à la mer et aux océans, Sébastien Abis et Cyrille Coutansais ont porté un coup de projecteur sur le secteur aquacole français, soulignant les défis auxquels il était confronté dans le contexte de la mondialisation des échanges, mais aussi ses atouts pour renforcer le secteur agricole français et la sécurité alimentaire du pays. Pour compléter cette série, Philippe Goulletquer et Denis Lacroix étendent ici l’analyse de l’aquaculture à l’échelle mondiale. Ils soulignent combien le secteur est confronté à un ensemble de défis, parmi lesquels une demande alimentaire de produits de la mer en hausse en réponse à la croissance démographique, une crise mondiale de la biodiversité, et des changements planétaires dont les effets du dérèglement climatique. Dans le même temps, les objectifs internationaux qui ont été définis en matière de biodiversité ne semblent pas pouvoir être atteints par les trajectoires actuelles et impliquent de larges changements dans de nombreux secteurs de production ; et la crise Covid a révélé la faible résilience des systèmes de production mondialisés et l’intérêt de certaines relocalisations. Si l’aquaculture doit encore résoudre d’importants problèmes environnementaux pour devenir durable, elle dispose d’avantages compétitifs comparée aux autres productions animales, qui devraient lui permettre de relever le défi de la sécurité alimentaire à l’horizon 2050. Les auteurs proposent ici différents scénarios, dont une progression de 44 % de la production aquacole mondiale sur une base tendancielle. Tous ces scénarios nécessiteront des choix politiques assumés — dans la mesure où les approches de conservation et d’exploitation durable sont rarement conciliables —, une information honnête de l’opinion publique, le tout en plaçant la biodiversité en haut des priorités, en tant que bien commun universel, également source de solutions futures. Détails. Pas de chiffres.