On ne prend pas toujours la mesure immédiate de ce que peuvent ourdir les circonstances. Pendant ses années d'études à l'Ecole de photographie d'Arles, Mathieu Pernot avait rencontré en ville des Tsiganes. Au départ, ignorant tout de leur longue histoire et de leur forme de vie, il pensait seulement les photographier. Pourtant, des liens se sont tissés avec la communauté, en particulier avec la famille Gorgan, et ils ont perduré à travers le temps. Auprès des Tsiganes, Mathieu Pernot a vite quitté le statut du photographe en visite. Le face à face s'est transformé en côte à côte. Par engagement solidaire, il les a aidés à remplir des papiers, à trouver des terrains d'accueil, à entreprendre des démarches. Puis il a créé une association destinée à accompagner et soutenir les communautés. Les premières années arlésiennes donnèrent lieu à une exposition et à un livre : "Tsiganes" (Actes Sud, 1998).