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"Mes rendez-vous avec Léo" de Sophie Hyde

Bulletin : Positif 742
01 décembre 2022
Numéros de page :
pp.38-39
En 1955, Douglas Sirk filme une ardente histoire d'amour entre Carey Scott, une "veuve d'âge mûr" (Jane Wyman, alors âgée de 38 ans), et Ron Kirby, un séduisant pépiniériste (Rock Hudson, de dix ans son cadet). Nous sommes dans "Tout ce que le ciel permet" ("All That Heaven Allows"). Alors que la veuve aurait pu trouver refuge dans les bras d'un homme respectable et se contenter d'une histoire d'amour platonique, elle choisit un homme jeune et musclé. La première nuit d'amour de ce couple répudié par la bonne société locale est suggérée par une ellipse tandis qu'au dehors, un renne évolue dans un décor enneigé de carte de voeux vintage. Le désir féminin est indubitablement au coeur de ce mélo flamboyant. En 2022, Nancy Stokes (Emma Thompson), professeure d'éducation catholique à la retraite, s'offre les services de Leo Grande, un jeune escort-boy (Daryl McCormack). Nous sommes dans "Mes rendez-vous avec Léo" ("Good Luck to You, Leo Grande"), comédie britannique de Sophie Hyde en forme de huis clos. De 1955 à 2022, les deux héroïnes militent pour leur droit au plaisir, chacune à leur façon, affrontant vaillamment les interdits de leurs sociétés respectives mais aussi leurs tabous les plus intériorisés.