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A Missak Manouchian, la patrie reconnaissante

01 mars 2023
Numéros de page :
pp.129-134
Missak, dit Michel, Manouchian, est né le 1er septembre 1906 à Htsn-I Mansur, dans l'Empire ottoman, au centre de l'Anatolie. Son frère aîné Garabed et lui échappent de peu au génocide des Arméniens perpétré par le régime nationaliste ottoman en 1915, qui provoque la mort directe ou indirecte de leurs deux parents. Orphelins, ils sont recueillis par des proches, puis exfiltrés comme de nombreux survivants vers le Liban à la fin de la Première Guerre mondiale et accueillis à Jounieh dans un orphelinat francophone de la Sauvegarde du Proche-Orient, organisme humanitaire fondé par les États-Unis. Le Liban et la Syrie sont alors sous contrôle français officialisé en 1920 par un mandat de la Société des Nations. En 1925, Missak a 19 ans et il débarque avec son frère Garabed à Marseille, en provenance de Beyrouth. Il a alors le statut d'apatride, matérialisé par le « passeport Nansen ». Il le gardera jusqu'à sa mort.