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Privauté, gouvernement et souveraineté

Editeur :
Année de parution :
2020
1 vol. (294 p.) : ill. : 24 cm
9788490962602
Avant le temps des ministres-favoris de l'époque baroque, les rois de l'Europe médiévale ont compté dans leur proximité sur l'assistance de personnages souvent vus comme leur préfiguration. Cette expérience de la privauté n'est cependant pas partout de même intensité. Ainsi, la Castille de la fin du Moyen Âge se distingue-t-elle par une continuité d'expérience. Ce terrain s'avère donc particulièrement propice pour interroger l'identité de la privauté médiévale, son sens historique. La privauté (privanza) est un choix, celui de l'amitié contre la parenté. Réalisé sur le terrain idéologique à partir du milieu du XIIIe siècle, ce choix se fait stratégique au début du XIVe siècle : contre ses parents et ses barons, qui entendent exercer une emprise sur sa royauté, le roi lance ses créatures, les privados, pour s'en libérer. Si ceux-ci oeuvrent donc à une expulsion, ils organisent dans le même temps une participation alternative et plus large au gouvernement du roi, celui de sa personne et de son royaume. La privauté fait ainsi sentir quel dépassement sociétal affecte la compagnie royale à partir du XIIIe siècle. Et la répétition des expériences de privauté au XIVe siècle fonde un régime politique, marqué par la distinction entre gouvernement et souveraineté. Cet essai envisage à nouveaux frais ce moment fondateur de l'expérience médiévale du pouvoir d'État.
Note General : Bibliogr. p. 235-283 . - Diffusé en France