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"Il faut de tout pour faire un monde clos"

01 décembre 2012
Numéros de page :
20 p. / p. 78-97
L'enracinement des institutions européennes a fortement transformé le centre-ville de la capitale belge mais cette constitution récente d'un entre-soi eurocrate ne se réduit pas à un processus classique de gentrification. En valorisant une entrée par l'histoire urbaine et la sociologie des agents qui ont pu contribuer à produire le quartier européen de Bruxelles, cet article analyse comment, depuis les années 1960, se sont transformés et unifiés les usages légitimes de plusieurs zones aisées de la ville. Reposant sur plusieurs sources (notamment statistiques), cette contribution se propose de tenir ensemble l'histoire des stratégies immobilières des institutions européennes, les logiques économiques guidant les stratégies des promoteurs locaux, de l'Etat belge et de la chaîne d'entrepreneurs qui, à travers la constitution d'offres commerciales adaptées aux « expats de passage », opèrent aujourd'hui un marquage à la fois matériel et symbolique de ce centre urbain.