Du luxe bon marché
01 décembre 2016
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Numéros de page :
18 p. / p. 38-55
Cet article explore l'articulation entre la forme que prend la division du travail d'entretien et de service de la résidence et le classement social des habitants. A partir d'une enquête menée dans la ville de Buenos Aires (Argentine) dans la seconde moitié des années 2000, il étudie l'appropriation d'équipements et services réservés jusque-là aux résidences des classes supérieures (accueil, piscine, courts de tennis, salle de gym, etc.) par des classes moyennes habitant des copropriétés issues de nouveaux projets immobiliers. L'article met en évidence une condition de cette appropriation : la précarisation de l'emploi et du travail des employés qui mettent à disposition ces biens et services. En quoi consiste et que signifie disposer, chez soi, de ce luxe bon marché ? L'enquête montre que l'accès à ces biens et services n'est pas le même ici que dans les résidences des classes supérieures, et que les positions de ces ménages vis-à-vis de la précarisation des employés de la copropriété divergent en fonction de leur appartenance à différentes fractions des classes moyennes.