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Comment empêcher les hommes de violer ?

09 octobre 2024
Numéros de page :
pp.1-10
Femmes violées. Hébétées, cassées, résignées, vaincues, révoltées, vengeresses, elles nous battent le coeur et l'esprit. L'avenir se coupe, se mélange, se brouille : il leur faut vivre avec cette mort à tout jamais entrée en elles, un jour de violence. Comme toutes les morts, celle-ci ne s'explique pas. Mais elle coexiste avec leur vie, et lui survit. « Nous sommes des mortes vivantes », expliquent Anne et Araceli. « Elles étaient tapies, dans le fond de leur chambre d'hôpital... des petites bêtes terrorisées... » raconte leur mère, dans un souffle qui impose brusquement au prétoire [d'Aix] un formidable silence. Cette plainte des femmes violées ne peut, sans trahison, être assimilée à la seule dénonciation. Pourquoi ? Comment ? Jusqu'à quand ? Que faire ? Comment, à partir du refus absolu du crime, en supprimer le germe ? Ces femmes nous interpellent. Une curieuse coalition - qui va de « Minute » à la droite classique en passant par une magistrature aussi petite que traditionnelle et, ô miracle, englobe des gauchistes et des féministes - nous accuse d'avoir voulu faire le procès du viol et d'avoir transgressé la solennelle mise en garde du président de la cour d'assises d'Aix : « Ici, c'est le procès des accusés. Pas du viol. » Eh oui, Choisir [la cause des femmes] et moi, nous plaidons coupables ! Nous avons commis le crime d'avoir voulu provoquer un débat de société à partir d'un procès exemplaire. D'avoir tenté de dépasser le problème circonstanciel de la répression. Sommaire. Le procès de la domination masculine. Les morts vivantes. Noémie Renard : "C'est contre-intuitif, mais le concept de culture du viol est porteur d'espoir". La méprise "not all men". Comment prévenir les violences sexuelles ?