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Dominique Goblet. La profondeur et l'absolu

01 juillet 2024
Numéros de page :
pp.66-71
Un mot a frappé, à la présentation de l'exposition que le Cartoonmuseum a consacrée à l'oeuvre de Dominique Goblet, achevée fin mai 2024 : absolu. Derrière une étroite façade blanche aux volets verts, à deux pas du Kunstmuseum, le musée de la Caricature et du Dessin humoristique à Bâle a abrité durant trois mois plus de trois décennies du travail de l'artiste belge. Comme pour chaque rétrospective en ces lieux, l'intégralité des salles a servi d'écrin. D'absolu, il en était question à tous les étages, tant l'oeuvre semblait s'offrir sans restriction, sous toutes ses formes et techniques, tout en prenant sa source de l'intime le plus vital. Exhaustive autant qu'il était possible de l'être, l'exposition défiait la temporalité. Le visiteur allait au rythme de battements de coeur de femmes d'Ostende aux "Forêts sombres", redécouvrait non sans émotion les quelques traces restantes des "Hommes-Loups", rôdait de carnets en collaborations - nombreuses et nécessaires -avant d'ouvrir le portail des pleurnicheurs du "Jardin des candidats". L'air de rien, il venait aussi de frôler l'oeuvre à venir, intitulée "La Fête du Grand Pardon", de facture très proche de "Faire semblant, c 'est mentir," cette fois tourné vers la relation frère-soeur. Et de comprendre que l'absolu qui guide Dominique Goblet a à voir avec l'amour, de soi, de l'autre, qui relie.