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Venise, ville close

01 décembre 2024
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Numéros de page :
pp.84-85
Une barque se faufile dans Venise. À son bord, trois résistants déguisés en soldats allemands. C'est l'hiver 1943. La caméra, à la proue, frôle les angles rugueux des maisons grises. On ne sait l'objectif de la mission. On est jeté là, dans le silence d'hommes déterminés, entre les murs étroits d'une ville humide. On ne sait, dans son glissement hypnotique, où va l'embarcation ; on ne sait où va le film ni d'où il vient. Lorsque "Le Terroriste", premier long métrage d'un homme de théâtre nommé Gianfranco De Bosio, est présenté à la Mostra en 1963, les critiques évoquent "Païsa" (1946), de Roberto Rossellini, pour son épisode final, liquide et clapoteux affrontement de partisans italiens et de troupes allemandes dans les brumes du delta du Pô. Mais pour nous qui redécouvrons ce grand film oublié, une autre référence s'impose : "L'Armée des ombres" (1969).