Aller au contenu principal

Pierre Christin. Nous lui devons tant

Bulletin : DBD 189
01 décembre 2024
Numéros de page :
pp.30-51
Adieu ! Si, sur le plan personnel, la mort de mon père a été comme une déflagration dans ma vie, celle de Pierre Christin l'est tout autant sur le plan professionnel. Jamais depuis la disparition de Jean Giraud-Moebius je n'avais ressenti une telle tristesse en apprenant qu'il avait rendu son dernier souffle... Nous nous étions joints par téléphone peu de temps avant pour évoquer la mémoire d'André Juillard, pour qui il imagina Léna. Nous avons alors évoqué l'idée de nous revoir quand il reviendrait sur Paris, mais ce dernier rendez-vous ne se fera jamais... La vie est malheureusement faite de rendez-vous manqués ! Je garde en souvenir cet homme brillant, doux, cet esprit vif, cet insatiable voyageur, cet homme de conviction et bien évidemment ce formidable scénariste qui révolutionna la bande dessinée. Je me souviens également du jour où il accepta qu'un hors-série de "dBD" lui soit consacré avant que, quelques années plus tard, avec la complicité des éditions Caurette, Frédérique Pelletier et Christophe Quillien, nous puissions lui offrir un livre d'entretiens plus conséquent... où il ne cacha rien de son parcours et de sa manière de travailler. Alors oui, la bande dessinée est orpheline d'un de ses plus grands auteurs, n'en déplaise à ceux qui n'ont jamais voté pour lui pour qu'il obtienne le grand prix d'Angoulême. Faisons en sorte, avec tous les témoignages qui suivent, qu'il reste éternellement dans notre coeur et nos esprits. Et si l'on vient à l'oublier, il suffira de relire un de ses nombreux chefs-d'oeuvre, "Valérian", "Partie de chasse", "Les Phalanges de l'Ordre noir" et j'en passe. Pierre, j'espère aussi que tu vas remettre au boulot Jean-Claude Mézières, maintenant que vous êtes tous deux à voguer entre les étoiles de la galaxie...