Les voyages immobiles. Et ce n'est pas un gamer qui dira le contraire. Devant son écran, ou plutôt plongé à l'intérieur, il clique frénétiquement avec son index, tape du pied, hoche la tête et, soudain, se met à hurler comme s'il se trouvait sur la pelouse du Parc des Princes. Bienvenue chez les esportifs ! Alors que plus de dix millions de personnes en France s'enflamment pour les jeux vidéo, ils ne sont encore qu'une poignée à en vivre, quelques centaines à peine. La première génération de joueurs à toucher un salaire. Et surtout à enrichir tout un écosystème : éditeurs, sponsors, diffuseurs... Mais les geeks grandissent aussi. Ceux que nous avons rencontrés chez Kyutai travaillaient auparavant chez Meta, Microsoft ou Google. Qu'est-ce qui a pu pousser ces génies de l'informatique à rejoindre, à Paris, ce petit laboratoire aux salaires modestes ? Et à devenir des moines de l'IA ? Sommaire. Des souris et des mômes. Le B.A.-ba de l'esport. Pour une grosse poignée de clics. Y a-t-il un shérif dans l'arène ? Les Saoudiens aux manettes. Nicolas Besombes : « Le modèle actuel de l'esport n'est pas viable ».