Se définissent sans doute au même temps, au XVIIIe siècle, la sphère publique et l'espace intime. Dans la sphère publique, l'information circule et les affaires communes peuvent être débattues. Dans l'espace intime, les individus, les couples prétendent vivre à l'abri des regards. Un même mot se met alors à désigner deux pratiques correspondant à chacun de ces domaines, deux pratiques liées à l'acceptation de la temporalité et de la vie qui se déroule : le journal rapporte les informations, sinon au jour le jour, du moins selon une périodicité régulière, tandis que le journal intime note les mouvements de l'âme et les aléas du corps.