Le sage était, traditionnellement, celui qui savait trouver sa place dans le cosmos et s'y tenir ! Celui qui savait tempérer ses désirs et les soumettre à un principe de réalité. Il aspirait, dit-on, à la sérénité et au bonheur que seule procure la sagesse. Mais, de l'enfant sage qui s'ennuie au vieux sage qui ennuie, de quelle sagesse parle-t-on ' Et qu'en est-il à l'heure de la mondialisation, de l'explosion technologique et des rêves de transhumanisme ' On a souvent associé sagesse à ascèse, renoncement voire sacrifice. Sans s'aviser des risques que comporte parfois l'amour immodéré de l'absolu : les perversions terroristes, les comportements suicidaires, les fanatismes de toutes sortes. Moins glorieuse sans doute, la sagesse de l'ordinaire ne revendique pas d'absolu mais témoigne d'un savoir-faire sa vie, dans la justesse et la cohérence. Elle n'oublie pas, à l'occasion, ce qu'avait compris Erasme : ce qui fait le charme de l'existence, c'est, encore et toujours, le grain de folie ! Agrégé de philosophie et docteur en sciences politiques, Jean-Michel Besnier est professeur de philosophie à l'université de Paris'Sorbonne. Chercheur, professeur, il a collaboré à de nombreux médias (Hermès, Sciences et Avenir Hors-Série, Esprit, l'Express, Le Banquet ou Philambule, diffusés sur France-Culture), a dirigé plusieurs collections (La Découverte, Hatier), publié de nombreux articles scientifiques et ouvrages dont L'Homme simplifié,d, 2012, par exemple, a été largement salué par la presse. Il est notamment connu pour ses travaux sur l'histoire de la philosophie contemporaine et le transhumanisme.