Quand il débarquait sur un plateau, tout le monde retenait son souffle, de l'équipe technique au metteur en scène. Même ses camarades de jeu marquaient un léger pas de recul. Son ami de longue date, le cinéaste Bennett Miller, raconte qu'à son arrivée sur le tournage du "Stratège" (2011), Brad Pitt et Jonah Hill ont cessé sur-le-champ de s'envoyer des vannes. Un frisson d'admiration, une énergie contagieuse, un regard intense... Voilà ce que décrivent tous ceux ayant un jour croisé la route de Philip Seymour Hoffman. De "Boogie Nights" (1997) à "The Master" (2012) en passant par "The Big Lebowski" (1998), "Presque célèbre" (2000) ou les premiers volets de la saga "Hunger Games", jamais un second rôle n'aura autant volé la vedette. Et en 2006, voilà qu'il rafle l'Oscar pour "Capote" - un premier rôle, cette fois. S'il n'a évidemment jamais renié son amour du jeu, hérité des années où il traînait dans les troupes de théâtre à New York, lui aurait certainement préféré qu'on le laisse un peu tranquille. Trop fragile, trop exposé, en proie à ses démons. Une série d'addictions l'ont ainsi mené à une overdose fatale, en 2014, il y a tout juste 11 ans. Le moment était enfin venu de lui rendre hommage, en faisant le récit de son périple à travers le cinéma américain et en enquêtant sur ses zones d'ombre, témoignages à l'appui. En somme, le moment était venu d'écrire la grande histoire de l'acteur préféré de vos acteurs préférés. Sommaire. "The origin story". Vu par... Benett Miller. Hoffman et le théâtre, acte I : le Bullstoi ensemble. Le scaphandre ou le papillon. "Boogie Nights", une prestation XXL. Philip, Paul, Thomas et les autres. Hoffman et le théâtre, acte II : le Labyrinth Theater Company. Vu par... Willem Dafoe. "Almost Famous", déjà célèbre. Phil s'en va en campagne. Philip Seymour Hoffman cinéaste, un conte inachevé. Vu par... Amy Ryan. Docteur Seymour, Mister Hoffman : "Drogues, alcool, j'aimais tous ces trucs". "Hunger Games", le jeu de la fin.