Une splendide parabole sur le droit de chacun à être soi, à suivre son chemin propre. L'auteur-illustrateur a choisi le format à l'italienne pour faire alterner ses textes, imprimés en blanc sur fond noir, et ses illustrations. Des images étranges, réalisées avec une belle économie de moyens doublée d'un réel sens narratif, très dures ou si sereines, composées de tons ocre où explosent littéralement les silhouettes à l'encre dde Chine des personnages. Bonne-femme et Bonhomme sont dans la même école. Elle étudie sans arrêt, penchée sur ses devoirs. Lui ne pense qu'à jouer. Touché par la détresse de sa copine qui se voûte et étouffe, il lui apprend à s'amuser, à s'autoriser autre chose que les devoirs. Elle retrouve son souffle mais échoue dans sa tentative de scolariser Bonhomme : il n'est pas prêt, ni dans sa tête, ni dans son coeur. Leurs dialogues jalonnent les destinées des héros. Bonnefemme travaille, écrit mais sait comment se redresser. Bonhomme a un parcours plus compliqué : l'école n'admet pas les indisciplinés. Il étouffe. Seule la violence lui permet de respirer, mais elle le mène en prison. Bonnefemme lui rend visite dans ce lieu fermé et lui apporte une autre liberté, celle des mots écrits, et un nouveau départ. Autant de thèmes délicats abordés sans mièvrerie, avec une formidable confiance en l'homme. Dès 5 ans. (MAD - Lucie Cauwe)