Après un disque plutôt sombre (Apocalypse paru en 2011), l'ancien leader de Smog revient avec un album tout en lumière. Dream river contient 8 titres qui lorgnent du côté jazzy et éthéré de Tim Buckley.

Après l'album Dream river (2013), la vie de Bill Callahan a connu quelques changements - des changements positifs : un mariage et un enfant. Mais après ça, il lui fût soudainement plus difficile de retrouver l'espace dans lequel ses chansons avaient l'habitude de prendre forme, et comment transformer ces nouvelles expériences en chansons. C'est un album d'un genre différent. Les chansons sont plus courtes, et plus nombreuses. Vingt chansons, c'est beaucoup, c'est quasiment l'équivalent de ses trois derniers albums additionnés ! Ses chansons ont toujours été insaisissables, flottant entre études de personnages et autobiographie. (Electre)

Six mois après le décès de Riggs, son ancien coéquipier, Murtaugh n'arrive toujours pas à se remettre de sa mort. Il est persuadé que le meurtre de Riggs a été commandité et qu'il ne s'agit pas d'une simple querelle de famille, il refuse la thèse officielle et continue d'enquêter de son côté. Il envisage même de prendre sa retraite, avant de rencontrer Wesley Cole, un nouvel agent de la police de Los Angeles affecté à la collecte des contraventions. Mais Cole s'avère être un ancien combattant de la guerre en Afghanistan et un ancien agent de la CIA avec de lourds bagages de son passé.

Une fois n'est pas coutume, Bill Callahan n'aura pas attendu six ans pour nous livrer son nouvel album. A défaut d'être disque d'or, ce Gold record est assurément un disque en or. Dès le début, il est évident que sa musique porte de l'affection aux gens, car Bill se glisse immédiatement et profondément dans chaque personnage. Parmi eux on trouve un chauffeur de limousine, une personne derrière son poste de télévision, un prétendant, un homme dans une voiture en panne, un lecteur de livres, un superfan de Ry Cooder, et un vagabond qui remarque quand les gens remarquent des choses. Ce sont les voix des gens, avec leurs hauts et leurs bas, leurs chagrins et leurs éclats de rire. L'amour est palpable.

Qui aurait pu croire que Bill Callahan s'intéresse au dub ? Un premier maxi vinyle (Expanding dub) sorti en août 2013 avait déjà laissé présager d'un intérêt du songwriter américain pour cette forme épurée du reggae. Ici ce n'est pas la Jamaïque mais une inspiration supplémentaire qui se confronte aux chansons de Callahan pour en donner une version plus spirituelle et ludique. Il aurait pu faire appel à un remixer ou producteur pour atteindre ce but mais il a préféré pousser l'expérience au bout et s'est lui-même atteler à la tâche. C'est le compagnon indispensable pour comprendre et saisir toutes les nuances de Dream river.