Le chef italien Riccardo Chailly a fait ses débuts dans les années 70 comme assistant de Claudio Abbado. Il a depuis mené une carrière remarquable sur les plus grandes scènes du monde et comme artiste exclusif Decca. Il est à la tête du Gewandhaus de Leipzig depuis 2005. Lors du concert célébrant sa prise de fonction, il avait décidé de rendre hommage à Mendelssohn, fondateur de l'illustre orchestre du Gewandhaus. Avec ce même orchestre il revient ici à Mendelssohn dans un enregistrement regroupant des ouvres incontournables : cinq pièces du fabuleux Songe d'une nuit d'été, dont l'Ouverture (op. 21) avait été complétée en 1843 par la Musique de scène (op. 61) incluant la très célèbre Marche nuptiale. L'album présente également une interprétation magistrale des Concertos numéro 1 et 2, avec le pianiste virtuose Saleem Ashkar ainsi que l'Ouverture Ruy Blas.

Les Sérénades sont les deux premières oeuvres orchestrales de Brahms, écrites entre 1857 et 1860 à Detmold où le compositeur dirigeait le choeur de la Cour et se produisait comme pianiste. Ces oeuvres de jeunesse sont fortement attachées au style de Haydn et de Mozart tout en étant très contrastées. Ne correspondant pas à l'image que le public avait alors de Brahms, elles furent peu jouées en concert. Aujourd'hui encore, elles font partie du répertoire peu enregistré, il s'agit en effet de leur première parution chez Decca depuis 1968. Pour le maestro Riccardo Chailly, véritable spécialiste de Brahms, les Sérénades n'ont pourtant rien d'éclectique, il s'agirait plutôt d'un exercice de style, qui sera ensuite la clé d'écriture de ses symphonies : cela sonne tout de suite comme du Brahms, on reconnaît le vocabulaire et la grammaire de son langage symphonique.

Dans cet enregistrement live, Riccardo Chailly mélange la finesse du classique et la sophistication du Gewandhaus Orchestra (dont il est le chef attitré depuis 2005), avec la sensibilité jazz du pianiste Italien Stefano Bollani. La particularité de ce disque réside dans la combinaison des genres : la Rhapsody in blue est jouée dans sa version pour jazz band, alors que le Concerto conserve l'orchestration symphonique originale de Gershwin. La suite orchestrale Catfish row - tirée de l'opéra Porgy and Bess de Gershwin, ainsi que l'un de ses premiers morceaux, Rialto ripples, viennent compléter le programme.