Six mois après la déflagration provoquée par son premier livre, "Le consentement", qui a déclenché "l'affaire Matzneff", la directrice de Julliard a accepté de revenir pour "LH Le magazine" sur une expérience dont elle refuse qu'elle la range dans la case de l'éditrice qui incarnerait l'ère #metoo.

Stuart Proffitt, le directeur du département des sciences humaines de Penguin Press s'est fait une spécialité des projets éditoriaux titanesques qui se vendent à des centaines de milliers d'exemplaires.

Denoël publie en octobre le premier beau livre illustré dédié au mouvement féminisme des collages de rue. Coordonné par le pôle parisien du collectif, l'ouvrage a impliqué la participation de 2000 personnes. Un véritable tour de force éditorial.

Géant français de l'édition, Hachette a réalisé une belle année 2020, à 2,4 milliards d'euros de CA et 246 millions d'euros de résultat. Son PDG, Arnaud Noury, vante l'assise internationale du groupe qui lui a permis de bien résister à la crise de Covid-19, mais estime qu'il peut encore faire des efforts en ce qui concerne la diversité des auteurs présentés et des thématiques abordées. Il nie aussi tout rapprochement avec son concurrent Editis, arguant que l'avenir d'Hachette passe d'abord par la diversification (jeux vidéo, jeux de société, etc.) plutôt que par "l'obésité".

Chez l'éditeur français Albin Michel, Lise Boëll détonne. Dotée de ses propres attachés de presse extérieurs, elle porte les publications de nombreuses personnalités télévisuelles et politiques tirant souvent à droite. En 2021, elle fera par exemple paraître les nouveaux ouvrages d'Eric Zemmour ou Philippe de Villiers. Réputée pour être proche de ses auteurs et être capable de faire venir n'importe qui chez Albin Michel, elle n'en reste pas moins contestée, surtout en interne : plusieurs de ses anciens assistants ont démissionné, dénonçant une ambiance de travail oppressante et délétère.

Profitant du climat anxiogène de la crise de Covid-19, le rayon des livres de développement personnel a réussi de belles performances en 2020 malgré les circonstances. Il ne recule que de -1 %, à 56,2 millions d'euros, tandis que le nombre d'exemplaires vendus baisse de 7 % à 5,2 millions. Des résultats d'autant plus positifs que la production a été nettement réduite avec 722 nouveautés et nouvelles éditions, soit 15 % de moins qu'en 2019.

Rongé par l'ésotérisme, le rayon développement personnel perd en puissance. Les éditeurs surveillent leurs long-sellers tout en mettant en lumière une nouvelle génération de psychologues et d'influenceurs versés dans les guides et autres recueils de conseils très pratiques pour aller mieux. Sommaire. Les nouveaux diagnostics. F*ck, tutoiement et autres questions de génération. Les meilleures ventes, c'est dans les poches. Document de fond. Données chiffrées. Graphiques et tableaux.

L'auteur suisse à succès Joël Dicker a lancé sa propre maison d'édition en 2021, Rosie & Wolfe. Il ne se définit toutefois pas comme éditeur mais comme patron d'une maison d'édition : il n'édite pas les livres, des professionnels travaillant pour lui s'en chargeant, mais se contente de décider lesquels vont être publiés, aussi bien les siens que ceux d'auteurs qu'il admire. Joël Dicker a pris ce chemin pour bénéficier d'une plus grande liberté éditoriale et entrepreneuriale.

Pourtant déclaré « essentiel » et « Grande cause nationale », le livre est loin des préoccupations des candidates et candidats. Une poignée de mesures parviennent à émerger, comme la concentration dans l'édition ou le statut des artistes-auteurs. A l'aube du premier tour de l'élection présidentielle, "LH Le Magazine" a décortiqué les programmes et sondé les professionnels pour savoir quelles mesures prioritaires devraient être mises en place par le prochain, ou chef de l'Etat. Sommaire. Mesdames et messieurs, que proposez-vous pour le livre ? Les candidats : demandez le programme !

Ancien directeur d'usine agroalimentaire, Gilles Perrotin tient depuis onze ans la librairie Le Marque Page à Quintin, dans les Côtes-d' Armor. Avec Claire Bangert, ils agissent en dénicheurs de perles littéraires dans cette commune de 3 000 habitants qui fourmille de jeunes. Le succès est tel que la librairie a déménagé dans une ancienne bâtisse de 900m2. Leur formule gagnante ? Peu de références pour mieux les défendre et des partenariats avec des établissements scolaires.

La librairie Amalivre, dirigée par Anne de la Rochefoucauld (fille du fondateur), est issue du rapprochement, en 2014, de la librairie Aux Amateurs de Livres International et la Librairie internationale Touzot, et a pour vocation de fournir des ouvrages francophones aux bibliothèques américaines, canadiennes et européennes. L'entreprise réalise 60% de son CA aux Etats-Unis. Son savoir-faire repose sur le catalogage. L'entreprise propose des notices en anglais au format Marc21.

La crise de Covid-19 a renforcé l'éditeur français Calmann-Lévy dans sa volonté de relocalisation : fin 2021, presque l'intégralité de ses ouvrages est imprimé en France, et un logo soulignant ce positionnement est apparu sur les ouvrages. La crise a également poussé l'entreprise à affirmer son rôle sociétal et son nouveau slogan "Nos mondes en commun" doit porter cette ambition. Du côté économique, la maison demeure encore fortement dépendante de ses "gros auteurs" (Guillaume Musso, Marie-Bernadette Dupuy, Laurent Gounelle).

Le marché français du livre de développement personnel progresse fortement entre mai 2021 et avril 2022 : il affiche une croissance de 17,5 % en valeur, à 71,3 millions d'euros, et 14,2 % en volume, à 6 millions d'exemplaires vendus. La production est également repartie de l'avant après une année 2020 morose, avec 921 nouveautés et nouvelles éditions, +27,5 %. Le rayon conquiert de plus en plus de nouveaux lecteurs, particulièrement après la crise de Covid-19 qui a provoqué de nombreux questionnements. Ils se tournent souvent vers les incontournables du fonds, locomotives du marché.

La "Bibliothèque de la Pléiade", créée en 1931 et proposant des œuvres complètes dans des ouvrages de haute qualité, représente chaque année 10 % du CA de sa maison Gallimard, soit 230 000 à 240 000 unités vendus par an, alors que seuls 650 ouvrages circulent. Vendu 60 euros en moyenne, un livre de La Pléiade ne coûte que 15 euros à la fabrication, ce qui assure à Gallimard une marge intéressante, même s'il faut aussi prendre en compte les coûts de l'équipe de neuf personnes dédiée à la collection.

Secoués l'an dernier par l'affaire Matzneff, plusieurs grands prix littéraires, dont le Renaudot, ont procédé à un renouvellement partiel du jury. Mais le milieu peine encore à paraître exemplaire, comme l'a montré cette année l'affaire Camille Laurens au jury Goncourt, accusé de conflit d'intérêts.

Révélé chez l'éditeur De Fallois, l'écrivain suisse Joël Dicker a décidé de lancer sa propre maison d'édition en 2021, quittant ainsi l'écosystème traditionnel. Sa nouvelle entreprise, répondant pour le moment au nom de Moose Publishing, devrait accueillir d'autres romanciers à l'avenir. En s'écartant des éditeurs classiques, Joël Dicker opte pour une voie peu commune, mais qui lui permettra de mieux gérer la répartition des revenus entre éditeur, diffuseur et auteur, l'un de ses points de tension lorsqu'il était encore chez De Fallois. Détails. Pas de chiffres.